Perturbateurs endocriniens : entre stérilité et féminisation des espèces
La stérilité gagne du terrain et touche de plus en plus les hommes.
En 1960, notre production de spermatozoïdes par millilitre de sperme était de 100 millions.
En 1980, notre production de spermatozoïdes par millilitre de sperme était de 75 millions.
En 2005, notre production de spermatozoïdes par millilitre de sperme était de 45 millions.
Les études démontrent qu’on pourrait atteindre le seuil de fertilité de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme dans les populations Européenne et nord américaine d’ici 2030.
La stérilité provient de nombreux facteurs mais principalement des perturbateurs endocriniens. Le professeur Pierre-Marie Martin, chirurgien oncologue, spécialiste des perturbateurs endocriniens et des cancers hormono-dépendants, a dit :
“Si les générations d’aujourd’hui et de demain ne changent rien, l’espèce humaine va disparaître car elle va devenir stérile”.
1. Qu’est ce qu’un perturbateur endocrinien ?
Un perturbateur endocrinien est un substance présente dans notre environnement et donc à fortiori dans notre alimentation qui perturbe les fonctions associées à notre système hormonal endocrinien et tout ce qui est relatif à notre développement à tous les niveaux. Concrètement c’est ce que l’on appelle des Polluants Endocriniens Environnementaux (PEE).
Le secteur industriel de la chimie organique a créé 50 000 molécules synthétisées en laboratoire et parmi ces molécules, il y en a 30 000 qui sont utilisées dans nos pays industrialisés et les pays en voie de développement. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) fondé par l’OMS en 1960 a classé à partir de données scientifiques et épidémiologiques 2800 molécules sur les 30000 utilisées. Vous l’avez compris, il y a plus de 90% des molécules que l’on a pas encore classées et que l’on ne connaît pas concrètement quelles sont leurs conséquences sur la santé.
Les pesticides que les industries de l'agro-alimentaires utilisent dans leurs productions font partie des perturbateurs endocriniens et ont une durée de demi-vie de plus de 300 ans. Autant dire, que ces molécules polluent notre environnement et que les conséquences dangereuses sur le long terme.
Ces molécules sont lipophiles. Nous allons les stocker dans nos graisses et ont concrètement les impacts sur notre état de santé peuvent être les suivants :
Reproduction
Pathologies uro-génitales
Troubles du comportement
Obésité
Immunodépresseurs
Maladies neuro-dégénératives
Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui sont encore plus dangereuses aux périodes de la vie où l’activité hormonale est à son maximum comme par exemple :
La puberté
La reproduction
La grossesse
“ Les pesticides et les engrais sont les molécules issues du recyclage des gaz de combat et des explosifs de la première guerre mondiale “ -
Pierre-Marie Martin
II. Quelles sont les principales sources de perturbateurs endocriniens ?
Il y a 4 principales sources de perturbateurs endocriniens :
Les pesticides et les engrais
Les médicaments
Les plastiques
Les phyto-oestrogènes
Il est important de noter tout d’abord que les 3 premières sources de perturbateurs endocriniens sont d’origine industrielles. La quatrième source, les phyto-oestrogènes sont des substances naturelles extraites directement des végétaux.
1. Les pesticides.
Avant la seconde guerre mondiale, l’agriculture était d’origine biologique. Après la seconde guerre mondiale, nous avons introduit les pesticides pour permettre une agriculture de très haut rendement.
Certaines industries de l’agro-alimentaires à cette époque ont commencé à créer les molécules constituant les pesticides à partir du recyclage des gaz et des explosifs de la première guerre mondiale mais également de la première génération d’insecticides qui ont été développés lors de la seconde guerre mondiale pour pouvoir protéger les armées.
Un insecticide que l’on appelle le DTT fut découvert en 1939 mais il ne fut interdit qu’en 1970 aux Etats-Unis et en Europe. Il faut savoir que l’on a retrouvé des traces de cette molécule en 2012 chez des enfants de 3 à 4 ans alors que cette molécule était déjà interdite depuis 42 ans. Le problème est que lorsque ce type de molécule est libérée dans notre environnement, cette substance reste dans l’atmosphère et retombe dans les récoltes agricoles des années suivantes et constitue en partie ce que l’on appelle la pollution environnementale.
L’agriculture biologique est une alternative à ce problème. La production biologique exige de produire avec une quantité de pesticide grandement réduite voir nulle selon les producteurs. Les labels biologiques comme Nature & Progrès et Demeter Agriculture Bio-Dynamique n’utilise aucun intrant de synthèse alors que les labels Agriculture Biologique ou Bio Cohérence peuvent en utiliser s’il n’y a pas d’intrant naturel disponible sur le marché.
Dans les régions où il y a des taux de pesticides sont les plus élevés, des études ont montré que les maladies d’Alzheimer, certains cancers et les démences séniles sont plus fréquentes et touchent plus de personne que la moyenne nationale. C’est pourquoi, les agriculteurs et viticulteurs qui sont les plus exposés aux pesticides ont un risque de 2,6 en plus de contracter un cancer au cours de sa vie qu’une personne n’étant pas exposé directement. En savoir plus, vous pouvez cliquez ici.
Pour rappel, un aliment biologique possède 25% d’élément nutritif qu’un aliment classique sans parler des résidus de produits toxiques que l’on trouve dans les aliments classiques. Si vous voulez plus d’informations sur les produits biologiques et notamment les freins que peuvent avoir la plupart des gens pour consommer bio comme par exemple le prix, je vous invite à regarder ma vidéo YouTube sur le sujet en cliquant ici.
b) Les médicaments
Qu’est ce qu’il se passe concrètement lorsque nous consommons des médicaments ?
On prend un médicament
On métabolise une partie dans notre corps pour le transformer en agent actif
On élimine le reste du médicament dans nos excréments, nos urines qui se retrouvent dans les égouts
Les restes de médicaments ne sont pas filtrer dans les stations d’épurations et vont directement se retrouver dans les eaux de rivières, dans la mer et les sous-sols.
Les molécules présentes en mer perturbent l’activité hormonale des espèces marines.
On sait maintenant que les résidus de pilules contraceptives qui contiennent des quantités colossales d’oestrogène, qui est une hormone sécrétée par les espèces féminines, est responsable de la féminisation progressive des espèces marines. On trouve de plus en plus des poissons qui changent de sexe et des mâles qui deviennent stériles parce qu’ils sont sous oestrogènes.
C’est exactement la même chose chez les oiseaux qui sont exposés aux remontés des pesticides qui forment des nuages de pollution atmosphériques. On a retrouvé sur la côte Est des Etats-Unis, des nids dans lesquels il y avait deux femelles au lieu d’un mâle et d’une femelle. On y a retrouvé des oeufs mais des oeufs non fécondés c’est à dire qui ne permettent pas la reproduction.
En Floride, on constate la même chose chez les crocodiles et en France, on a remarqué la disparition des vautours européens alors que c’était une espèce qui était implanté en Méditerranée depuis toujours.
Les viandes produites dans les élevages intensifs aux Etats-Unis contiennent des molécules de synthèse oestrogénique comme par exemple le DES. Ces molécules ne sont pas éliminées avant d’envoyer le bétail à l’abattage, c’est pourquoi on les retrouve dans nos assiettes lorsque nous les consommons.
On retrouve des traces de ces molécules également dans les matières fécales du bétail qui finissent par polluer toutes les eaux. Cette molécule est utilisée comme anabolisant dans la reproduction intensive de la viande bovine. Cependant en France et en Europe, tout ceci a prit fin dans les années 80 mais c’est toujours d’actualité aux Etats-Unis.
Evidemment la solution à cette source de perturbateur endocrinien serait de ne plus consommer des médicaments. A titre personnel, je ne consomme plus de médicament depuis 2014 et je constate que je tombe de moins en moins malade. Je ne suis pas entrain de vous dire qu'il ne faut pas en prendre de manière systémique mais uniquement lorsque c'est indispensable. Pourquoi ?
Voici une explication du docteur centenaire Américain Norman W.Walker cité de son livre Votre santé par les jus frais de légumes et de fruits :
“Si l’on réfléchit bien, n’importe quel médicament ou produit chimique de synthèse, c’est s’exposer à plus de souffrance encore lorsque le corps et la nature associés tenteront de se débarrasser de ces matières inorganiques. De tout médicament dont on vous assure qu’il soignera ou guérira définitivement une maladie, vous pouvez être sûr qu’il en déclenchera une autre, peut-être plus grave encore, à plus ou moins long terme. C’est la personne qui accepte de prendre le médicament qui en souffrira au bout du compte, non ceux qui le lui ont prescrit ou administré.”
c) Les plastiques.
De l’emballage à la vente au détail en passant par la conservation, on retrouve des plastiques partout de nos jours. La majorité des personnes encore à l’heure actuelle utilise beaucoup de personnes bien que nous prenons conscience de plus en plus ces dernières années des effets nocifs que l’on trouve dans les polymères.
Les tupperwares par exemple sont omniprésent depuis les années 50 dans notre quotidien. Si vous ne voulez pas libérer les monomères présent dans les tupperwares, c’est à dire les molécules les plus toxiques, il est important de prendre quelques précautions :
Ne pas les laver avec du détergent trop actif
Ne pas les mettre au lave-vaisselle
Ne pas les rayer avec des abrasifs
Ne pas les mettre au micro-ondes
Les perturbateurs endocriniens contenus dans les plastiques se libèrent par :
La chaleur
L’oxydation
Les acides
Le fait de chauffer les plastiques libèrent les perturbateurs endocriniens, c’est pourquoi le micro-onde est le meilleur moyen de s’intoxiquer. Si vous ajoutez quelques gouttes du jus de citron ou un autre acide dans un élément en plastique, vous allez libérer les monomères qui sont contenus dans les chaînes de polymères. Si vous avez des poêles revêtues de téflon, elles vont devenir pelucheuses avec le temps. Remplacez-les plutôt par des poêles à revêtement céramique que vous pouvez mettre au lave vaisselle et ne poseront aucun problème. Les films alimentaires contiennent du Bisphénol A et de phtalates.
De nos jours, il n’est même plus possible d’acheter des bouteilles d’eau en verre. Toutes les bouteilles d’eau et de sodas sont contenus dans des plastiques souple de partout dans tous nos supermarchés.
De plus, vous devez toujours faire attention de ne pas mettre les bouteilles en plastiques au soleil parce que polymères contenus dans le plastique de la bouteille en contact avec la lumière du soleil va libérer un dérivé du carbone dans le liquide à l’intérieur.
C’est pourquoi de nombreuses personne peuvent avoir des maux de ventre lorsqu’elles boivent une substance contenue dans une bouteille en plastique exposée au soleil. Notre corps ne reconnaît pas ce genre de substance et va déclencher des processus d’auto-nettoyage qui sont assez violent pour évacuer cette substance étrangère.
Remplacer le plastique est un véritable défi à notre époque. Pour la conservation des aliments, privilégiez les boîtes et conserves en verre. Personnellement, je travaille beaucoup sur cela pour éviter les effets nocifs des plastiques.
d) Les phytoestrogènes.
Les phyto-oestrogènes sont les perturbateurs endocriniens que l’on retrouve dans des substances naturelles contenus dans les plantes. Ces molécules sont nécessaires pour la protection des plantes contre les attaques et les agressions dont elles peuvent être victime comme la sécheresse, les moisissures, les piqûres d’insectes, etc…
La génistéine est un phyto-oestrogène contenu en grande quantité dans le soja. Si vous consommez cette substance en abondance, vous pouvez prévenir le cancer du sein. Cependant, il y a tellement de controverse au sujet du soja que personnellement je préfère m’en éloigner et utiliser d’autres alternatives qui existent. Le docteur Kaayla T.Daniel a écrit un livre Soja, ami ou ennemi de notre santé dans lequel il référence les études scientifiques et témoignages des effets secondaires du soja.
Un naturopathe a dit : “ Le soja transgénique est un poison mais manger du soja bio c’est se tuer à petit feu “. Pourtant, il y a une méta-analyse de 32 études qui montrent que les effets féminisants des isoflavones contenu dans le soja n’a pas d’impact significatif et découleraient de mauvaises interprétations d’études. Pour voir cette étude, vous pouvez cliquez ici. C’est pourquoi le débat sur le soja reste ouvert et à titre personnel je préfère m’abstenir de le consommer.
En conclusion, les perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans notre quotidien que se soit dans nos assiettes dans lesquelles nous mangeons ou encore l’air que nous respirons. Concernant l’alimentation, vous avez une idée plus précise d’où se trouve ce genre de substance et comment les éviter pour lutter le phénomène de la stérilité qui touchent de plus en plus de personne.
Comments